Gozdata est une association à but non lucratif basée à Rennes. Elle a pour but
la reprise de contrôle de ses données sur Internet. Depuis le 14 juillet
2016, un de ses deux serveurs est fièrement hébergé à Rezé, par FAImaison.
Faut le savoir, mais le serveur de gozmail est le thinkpad tout en
haut, sous les serveurs
Dans ce sens, gozdata propose à travers gozmail
d'héberger votre boite mail personelle ou vos listes de diffusion
(perso, associatives…). Est aussi proposé l’hébergement de
blogs basé sur wordpress. Ces services sont accessibles à
tout le monde, aucune compétence technique n’est requise.
Les buts sont très proches de ceux de FAImaison : il s’agit d’une
reprise de contrôle de sa vie numérique. Ce n’est que l’angle d’attaque
qui est différent : FAImaison propose des tuyaux Internet et de l'hébergement
de serveurs là où gozdata propose des
services Internet « clef en main ». Les deux associations sont donc très
complémentaires.
D’ailleurs, gozdata est également hébergé dans la baie de
grifon, l’équivalent rennais de FAImaison.
Dans une démarche très similaire, nous retrouvons
framasoft et son initiative des
CHATONS. Ainsi, cela permet à FAImaison de contribuer
encore un peu plus à un Internet ouvert et a-centré.
Aussi, dans la lignée du bio dans le milieu alimentaire, gozdata ne travaille
qu’avec des logiciels libres et ne revend pas vos données, ni à des
publicitaires ni à qui que ce soit. Par contre, il faut quand même que
l’association vive, ainsi une adhésion à partir de 9 € par ans (soit moins d’un
euro par mois) est recommandée.
Comme nous faisons dans le local, il est possible de rencontrer l’équipe de
gozmail tous les premiers mardis du mois au pub du Westport’inn à Rennes. Même
si les services sont sur Internet, rien ne vaut une vraie rencontre et une bonne
bière. Il est également possible de prendre contact en envoyant un mail à
admin@gozmail.bzh.
Dans le cadre du festival Entre ciel et terre, le cinéma Le Cep de Vallet
organise une projection du film documentaire Les nouveaux loups du web
jeudi 28 avril, à 20h30.
Ce film s'intéresse aux conditions d'utilisation des sites web ; Vous savez,
cette case que l'on coche la plupart du temps sans lire ce que vont devenir nos
données personnelles une fois en ligne.
À cette occasion, l'association FAImaison est invitée pour
participer à un échange après la projection, en compagnie également de Robert
Chalumeau, expert en réseaux sociaux.
N'hésitez pas à faire le déplacement pour venir voir le film et échanger autour
de la question des données personnelles sur Internet.
Ça bouge chez FAImaison ! L'association s'installe dans une salle serveur
à Rezé, chez l'opérateur et hébergeur nantais Host.
Outre les services que cela ouvre aux adhérents, cette
démarche participe aux objectifs
portés par l'association
d'un réseau décentralisé et d'une infrastructure locale et maîtrisée.
Enfin, cette installation Do-It-Yourself est l'occasion pour nombre d'entre
nous d'en apprendre davantage concernant le matériel, les différents logiciels
et protocoles utilisés ou encore le marché des télécoms.
C'est une salle serveur, avec une alimentation électrique
redondée et un
accès sécurisé1. Plusieurs opérateurs y sont présents2, cela permet
à FAImaison d'héberger ses machines ainsi que celles de ses adhérents et de les
raccorder à internet (100Mbps, en envoi comme en réception).
FAImaison loue un quart de baie3, soit 10 emplacements
rackables (on parle de « 10
U »).
Entendons nous bien, un quart de baie, c'est un petit placard assez moche avec
de l'électricité et du réseau.
Opérateur IP ?
FAImaison a besoin d'attribuer des adresses IP publiques aux machines et
services hébergées dans ce quart de baie. Notre
LIR, la coopérative
OpDop, a effectué les démarches administratives pour nous
réserver un bloc de 255 adresses IPv4 et 5x10²⁷ adresses IPv6.
FAImaison devient par le même coup un des réseaux qui composent internet
appelés systèmes autonomes ; cela nous donne la latitude de nous
interconnecter avec différents transitaires et de réaliser des interconnexions
directes (peerings) avec certains opérateurs « à portée de câble ».
À Nantes Métropole pour la subvention
perçue au titre de
l'appel à projetESS, le coup de pouce
qu'il nous fallait pour investir dans du matériel
À Alis44 qui nous a fait don de divers matériels
récupérés (switch, câbles…)
À Grenode, qui nous a donné estranson ancien routeur,
qui coule désormais des jours paisibles sous le nom de zephyr.
À de nombreux membres des associations de la FFDN pour leurs conseils avisés
À lulu d'OpDop pour les démarches administratives et le wikilulu, fort
utile pour
comprendre le RIPE
et communiquer avec ce dernier.
La suite ?
Dans une optique de résilience
et de décentralisation, FAImaison souhaiterait s'interconnecter (peering)
localement avec d'autres opérateurs réseau, et disposer de plusieurs
transitaires, notamment pour pouvoir communiquer en
IPv6.
Cette infrastructure en propre répond également à un besoin pour les
chantiers d'accès internet en wifi de Cholet,
Nantes Bottière,
Chéméré, et Nantes
St-Félix. Il est
également envisagé de faire un départ radio depuis le datacenter lui-même.
Ce début d'infrastructure est un outil pour les envies et besoins des adhérents
, actuels et à venir, n'hésitez pas à nous rejoindre !
L'entrée est protégée par badge et code, et le quart de baie
lui-même nécessite une clef pour être ouverte. ↩
Lorsque plusieurs opérateurs sont présents dans une salle, et ouverts
à l'interconnexion, on parle même de
POP↩
L'espace d'un datacenter est découpé en baies, chaque baie pouvant
contenir 42 machines d'un format spécial (dit "rackable"). Un quart de baie
occupe un quart de la hateur d'une baie et est protégé par ses propres serrures. ↩
Ce mercredi (4 novembre 2015), à 19h au bar Livresse
se déroulera un Quadr'Apéro pour le lancement de la campagne 2015 de soutien à
La Quadrature du Net.
D'autres Quadr'Apéro auront lieu simultanement dans d'autre villes de France.
Un Quadr'Apéro c'est un moment privilégié pour échanger sur différents thèmes
et sur les actions de La Quadrature du net.
Que vous connaissiez l'association, que vous souhaitiez la découvrir, vous
êtes les bienvenus.
Voici les thèmes qui seront abordés, entre autres :
La neutralité du net
Les actualités de LQDN
Bilan 2015
Pour les curieux·ses, il devrait y avoir quelques partageBox sur place, amenez
vos disques durs et vos laptops.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le wiki de la Quadrature du Net
Le bar Livresse se trouve au 9 de la rue de l'hôtel de ville à Nantes :
Dans la ville de Chéméré, entre
Nantes et Pornic se déroule les 26 et 27 septembre l'Opération
libre. C'est une initiative visant à publier sous
licence libre diverses données sur la commune : contributions cartographiques
sur OpenStreetMap, données issues des conseils
municipaux, numérisation de photographies et cartes postales anciennes, prise de
photographies aériennes par drone, etc. Le but ultime est d'encourager
l'appropriation et la participation à la vie de la commune.
FAImaison y prend part en installant un accès à internet à haut débit sur les
lieux de l'évènement. L'association montre ainsi qu'une approche participative
est possible pour créer un accès à internet permettant les pratiques modernes,
sans être soumis au bon vouloir des opérateurs majoritaires. Par la même
occasion, FAImaison apporte à la commune un débit dont celle-ci n'a jusqu'ici
jamais profité.
Un débit décent nécessaire pour l'Opération libre
Plus de cinquante personnes se regroupent pendant ce weekend durant lequel une
bonne proportion des présents utilise simultanément le réseau.
De plus, l'objectif de l'évènement est la production et la mise en ligne de
données libres, ce qui indique déjà à quel point un débit correct est essentiel.
Certaines données sont en outre demandeuses de bande passante pour être
transférées dans un temps raisonnable, comme de nombreuses photographies en
haute qualité prises dans la ville.
Le bon déroulement de l'évènement dépend donc du débit disponible, à la fois
montant comme descendant. Celui-ci est essentiel au partage et à la publication
des contributions.
Une desserte ADSL insuffisante
Chéméré bénéficie de connectivité ADSL à un débit moyen. Un test d'éligibilité
donne en effet un débit théorique descendant maximal d'environ 9 Mb/s à la
mairie. Un test effectif de bande passante au restaurant où se déroulent les
ateliers d'Opération libre ne donne que 3 Mb/s.
Ces chiffres s'expliquent par le fait que les lignes téléphoniques de la commune
sont reliées à un nœud de raccordement (NRA) situé à plusieurs kilomètres de là,
dans la ville voisine d'Arthon-en-Retz.
En outre, l'ADSL ne permet pas de dépasser 1 Mb/s en débit montant.
La situation est donc précaire et handicapante pour le déroulement de
l'Opération libre : lors de la préparation de l'évènement, il a vite été
question de chercher à faire mieux.
FAImaison met en place une desserte appropriée
FAImaison a mis en place un accès à internet à un débit symétrique d'environ
30 Mb/s grâce à une liaison sans fil de 13 km entre le clocher de l'église de
Chéméré et le toit de l'opérateur Alphalink situé à
Pornic.
Localement, les lieux de l'Opération libre ont été
desservis
avec ce lien : le restaurant « Le relai de
Chéméré » où se déroule la plupart
des ateliers thématiques, la
mairie où travaille l'équipe
Wikimedia et enfin le théâtre où
se situent les restitutions communes de fin de journée.
Au final, les participants à Opération libre se partagent un accès plus
approprié aux nécessités de l'évènement, quel que soit le lieu depuis lequel ils
travaillent. Ces débits rendent possible un transfert rapide de tous types de
contenus, notamment grâce à l'amélioration du débit montant particulièrement en
phase avec la nature contributive de l'évènement.
Processus de réalisation
Fournir du haut débit revient à résoudre un problème : où trouver un point bien
desservi et comment étendre cette desserte jusqu'au point voulu ? S'il est
simple à formuler, il peut être complexe à résoudre.
Voici un petit topo des étapes de la réalisation de cette desserte.
Préparation : deux pistes envisagées
Connaissant le potentiel des technologies sans fil et leur faible coût, la
réflexion s'est rapidement attelée à trouver un point bien desservi depuis
lequel une ligne de vue directe existe avec un point central de Chéméré. Ces
technologies exigent en effet qu'aucun obstacle conséquent ne soit présent entre
deux antennes.
Comme il est plus facile de réaliser des liaisons hertziennes courtes, l'idée
immédiate consistait à trouver une ligne ADSL ou VDSL2 proche du NRA
d'Arthon-en-Retz,
commune limitrophe de Chéméré. Dans le cas parfait, une ligne VDSL2 à proximité
immédiate du NRA permet un débit descendant de 92 Mb/s et un débit montant de
36 Mb/s (chiffres annoncés par OVH). Ces
chiffres décroissent cependant rapidement en s'éloignant du NRA et sont rarement
atteignables en pratique. Réaliser une ouverture de ligne xDSL uniquement
l'espace du weekend n'étant pas souhaité, il était nécessaire de trouver le
contact de personnes vivant suffisamment à proximité du NRA et désireuses de
mettre à disposition leur connexion pour le weekend.
Cette piste n'a pas été formellement éliminée, mais l'absence de contacts
répondant à ces critères l'a de facto mise en suspend, laissant la place à
d'autres idées.
Une autre piste a été explorée, basée sur la présence d'Alphalink à Pornic et le
constat que la distance de 13 km les séparant de Chéméré est franchissable
par une liaison sans fil.
Bonne surprise, le profil
altimétrique sur ce tracé
montre un relief favorable, c'est-à-dire deux extremités surélevées sans
obstacle majeur les séparant :
Après un accord de principe d'Alphalink pour nous laisser utiliser leur
connexion à 40 Mb/s symétriques pendant le weekend, il fallait approfondir
l'étude de faisabilité technique côté Chéméré.
Choix de points hauts à Chéméré
Un premier relevé de bâtiments et zones a priori intéressants de par leur
situation et leur hauteur a été effectué, en les collectant de façon peu
restrictive, d'abord en regardant simplement une carte comportant des
indications d'altitude puis en allant sur place observer les points
présélectionnés.
Être imaginatif et peu restrictif était important : si quelques points hauts
pourraient être parfaits, des contraintes humaines ou règlementaires peuvent les
rendre inaccessibles.
C'est ainsi que le sud-ouest de Chéméré, légèrement surélevé, a semblé à
première vue être une zone intéressante, au vu des courbes de niveau :
Enfin, outre l'évident clocher de l'église, des bâtiments tels que la salle
municipale ou le théâtre pouvaient être envisageables moyennant le placement
d'un mât.
Finalement, l'équipe municipale a organisé une visite du clocher en vue d'une
éventuelle installation d'antenne, et il s'est avéré évident qu'un apport
électrique en haut de celui-ci était aisé et que la vue semblait bien dégagée
dans la direction souhaitée :
Il y avait malgré tout quelques difficultés en perspective : l'espace très
restreint dans le clocher rendant difficile et acrobatique la circulation en son
sein, et les abattants en bois bouchant en grande partie les ouvertures vers
l'extérieur. Toutefois, ne pouvant espérer une vue extérieure aussi dégagée dans
un autre lieu, c'est bien sur l'église que le dévolu a été jeté.
Choix du matériel
Le choix du matériel est important pour une liaison stable au débit correct. En
se basant sur l'expérience et les conseils d'autres associations de la
Fédération FDN, le choix s'est porté vers du matériel de
marque Ubiquiti, en choisissant une paire d'antennes
AirGrid d'une part pour le lien entre
Pornic et Chéméré et un ensemble d'autres antennes
NanoStation, plus petites, pour les
liaisons de courte distance depuis l'église vers la mairie, le théâtre et le
restaurant.
À noter que le toit d'Alphalink, à la fois en hauteur et sur la côte, a aussi
influencé le choix vers des antennes à faible prise au vent au détriment
d'antennes potentiellement plus puissantes mais à plus forte prise au vent.
Premiers tests
Si les photographies et le profil altimétrique étaient encourageants, déterminer
si le lien allait être fonctionnel ne pouvait être fait qu'avec un test
réel.
L'antenne d'Alphalink ayant été fixée par leurs soins et pointée vers Chéméré,
il était temps de pointer celle du clocher dans leur direction pour voir si
elles recevaient le signal l'une de l'autre. Il était toutefois exclu de
commencer de quelconques travaux de fixation dans le clocher avant d'avoir un
niveau de certitude suffisant que le lien allait fonctionner.
À califourchon sur l'axe de la plus haute cloche, en orientant approximativement
l'antenne à la main, il a été possible d'obtenir un signal de très faible
puissance. Résultat à la fois encourageant et un peu décevant : encourageant car
cela semblait confirmer l'absence d'obstacle rédhibitoire sur le trajet du
faisceau, mais décevant car un signal si faible ne permet pas d'atteindre un
débit satisfaisant.
Pour aller un peu plus loin avant de se décider à fixer l'antenne, quelques
abattants en bois ont été démontés pour tester à nouveau avec moins d'obstacles.
Une amélioration du signal a été constatée immédiatement, montrant que de
petites modifications peuvent avoir un impact significatif. Ceci a incité à
effectivement fixer l'antenne pour régler d'autres détails permettant
d'améliorer encore la qualité de la liaison : ajustement plus précis de
l'orientation et sortie de l'antenne du clocher pour éviter complètement les
bords du mur du clocher.
Mise en place du lien Pornic-Chéméré
Fixer l'antenne au clocher a été, de loin, la partie la plus complexe et la plus
acrobatique. Sans accroche possible dans la pierre sur le mur extérieur, il
fallait fixer un axe horizontal à l'intérieur et accrocher l'antenne à son
extrémité, à l'extérieur. Deux points d'attache pour l'axe paraissaient
envisageables : la structure métalique tenant les cloches ou la charpente en
bois du clocher.
La structure métalique est épaisse, difficile à percer et susceptible de vibrer
lorsque les cloches sonnent. Le bois de la panne
faîtière a donc été
privilégié, d'autant plus que l'extrémité de celle-ci se situe juste au-dessus
de l'ouverture la mieux orientée dans le clocher, permettant un placement de
l'antenne à la plus haute position possible.
L'ouverture dans le clocher étant trop étroite pour faire sortir l'ensemble
axe-antenne, il a fallu d'abord fixer et sortir l'axe puis placer l'antenne à
son extrémité, à bout de bras. C'était l'étape la plus difficile physiquement
tout en nécessitant une grande attention pour que l'antenne ne tombe pas du haut
du clocher. Les tentatives pour agrandir l'ouverture en enlevant des abattants
ont été infructueuses, ceux-ci résistant au maillet comme au pied-de-biche.
Une fois l'antenne fixée solidement, il était possible de la faire pivoter
progressivement horizontalement et verticalement tout en étant en contact
téléphonique avec Pornic et en suivant l'évolution des indicateurs de qualité de
signal afin de trouver la meilleure orientation.
Le lien a été jugé satisfaisant à un niveau de signal d'environ -68dBm et des
tests de débit sur le lien atteignant au maximum 40 Mb/s.
Mise en place de la desserte locale
La connectivité parvenant en premier lieu au clocher de l'église, les autres
lieux ont été desservis avec des liaisons sans fil de courte portée depuis le
clocher. La mairie comme le théâtre se situent chacun à quelques dizaines de
mètres de l'église. Concernant le restaurant, un saut intermédiaire par le toit
de l'entreprise Aqua Production a
été réalisé.
Un commutateur réseau a été placé dans le clocher, reliant par câble l'ensemble
des antennes y étant situées : l'antenne AirGrid vers Pornic et les NanoStation
vers la mairie, le théâtre et Aqua Production.
Le toit d'Aqua Production a été équipé d'une paire d'antennes pour relayer le
signal vers le restaurant : un court mât fiché dans un emplacement présent sur
le toit a été suffisant, et de longs câbles pour alimenter les antennes.
Au restaurant la dernière antenne a été fixée à un pied de tabouret avec du
ruban adhésif.
Des points d'accès sans fil classiques ont finalement été placé dans chaque
lieu. Le restaurant a aussi été équipé de commutateurs pour l'accès filaire de
machines fixes mises à disposition par l'association
Naga.
En amont, une étape de configuration de toutes les antennes a été nécessaire,
sans difficulté technique majeure mais longue du fait de la répétitivité de la
tâche : attribuer à chacune une adresse IP différente et paramétrer la
configuration sans fil.
Coûts et temps humain
L'ensemble des antennes est revenu à environ 500€. Quelques câbles et éléments
de fixation ont également été achetés pour environ 150€. Les déplacements les
jours précédant l'évènement ont engendré des frais estimés à environ 100€.
Plus difficile à comptabiliser, beaucoup de matériel a été prêté par de
nombreuses personnes pour l'évènement : câbles, rallonges, outils, etc.
Au total, la mise en place d'un lien à environ 30 Mb/s à Chéméré a été possible
pour un coût avoisinnant 1000€. Si c'est une somme non négligeable pour un
particulier, cela est très abordable à l'échelle d'une commune ou d'un collectif
et peut inciter des communes attendant l'arrivée du haut débit depuis longtemps
à s'intéresser à ce type de solutions, d'autant plus qu'elles sont rapides à
mettre en place et non destructrices pour la voirie.
Le temps bénévole passé sur ce projet est conséquent : au moins deux membres de
FAImaison ont été présents quatre à cinq heures par jour pendant les cinq jours
précédant Opération libre. Le jour de la fixation dans le clocher, quatre
bénévoles étaient présents toute la journée. Quelques réunions et visites de
reconnaissance avaient aussi été effectuées avant cela.
L'indispensable réseau humain
Parvenir à une telle mise en place à un coût si faible est impossible sans de
nombreuses bonnes volontés aptes à collaborer de façon fluide et efficace.
L'accord de principe fourni très tôt par Alphalink a été le déclencheur
permettant de lancer l'initiative. Par la suite, les quelques personnes de
l'entreprise motivées par le projet ont montré enthousiasme, réactivité et
compétence : elles ont rapidement étudié la faisabilité du lien, conçu un
dispositif de fixation et finalement assuré l'attribution d'adresses IP et le
routage du trafic de et vers internet.
La commune de Chéméré et ses services techniques ont été des facilitateurs
indispensables. Ils ont accordé une grande confiance à FAImaison en laissant les
membres accéder librement au clocher de l'église pendant plusieurs jours et y
faire des travaux. Ils ont aussi fourni aide et outils et ont aidé à établir le
contact avec Aqua Production pour l'utilisation leur toit. Ici aussi, cette
dernière a immédiatement donné son accord.
Un élu chéméréen travaillant au magasin Espace
émeraude de
Saint-Hilaire-de-Chaléons, ce dernier nous a permis de tester différents
équipements de fixation dans le clocher et de ne conserver et payer que ceux
effectivement utilisés.
Enfin, l'association organisatrice
LiberTIC a permis les mises en relation
initales, et les nombreux bénévoles participants ont fourni du matériel aidant à
la finalisation des points d'accès dans les lieux desservis.
Globalement, l'attitude exceptionnellement constructive et enjouée de toutes les
parties a été un facteur essentiel de réussite du projet et a engendré un
travail collaboratif enthousiasmant et enrichissant. Cela montre également à
quel point le réseau humain est un préalable essentiel à la création
participative d'un réseau technique.
Pérennisation et avenir de l'internet à Chéméré
Après l'évènement, la question de la pérennisation de la desserte se pose,
Chéméré n'ayant jusqu'ici jamais bénéficié d'un tel débit. La liaison étant
fonctionnelle et testée, il existe de fait une opportunité d'en faire profiter à
plus long terme des habitants de la commune dans des délais réduits.
En parallèle, Chéméré bénéficiera d'ici quelques mois du plan de montée en
débit
du Conseil départemental. Outre le fait que certains habitants peuvent apprécier
d'être acteurs et maîtres de leur accès à internet vial'approche
participative et militante de FAImaison, les deux
solutions techniques doivent être vues comme complémentaires pour une bonne
desserte du territoire.
Poursuivre dans cette direction nécessite la poursuite du travail collaboratif
entre Chéméré, FAImaison et Alphalink, et des discussions et réflexions auront
lieu dans les semaines qui viennent.
Autour de Chemnitz (Est de
l'Allemagne), le collectif Freifunk aide
les réfugiés syriens en installant des points d'accès à internet à proximité des
camps d'accueil et montre ainsi comment adoucir concrètement la précarité de
leur situation.
Leur
billet
à ce sujet est relayé ici en français en guise de coup de pouce, de telles
initiatives méritant d'être soutenues ou créées pour que chacun puisse décemment
prétendre aux droits les plus basiques. À Chemnitz, Nantes, Calais, Budapest et
ailleurs, partager son temps, son argent ou ses compétences peut donner des
résultats concrets. En 2014, FAImaison avait invité un bénévole de Freifunk
Chemnitz pour une
conférence
présentant leur collectif.
Faute de ressources, FAImaison n'est pas engagée sur de tels projets dans son
périmètre d'action, mais ses membres seront ravis de partager leur savoir et
conseiller des personnes souhaitant s'investir. N'hésitez pas à
contacter l'association.
Aider Freifunk Chemnitz peut se faire en donnant de l'argent, en envoyant du
matériel (FAImaison peut conseiller) ou, pour ceux qui administrent des
serveurs, en fournissant des nœuds de sortie au réseau Freifunk.
Billet initialement publié le 8 septembre, traduit de l'allemand par quelques
bonnes volontés.
L'aide aux réfugiés par la pratique
Depuis hier, notre première installation est en ligne et permet de connecter un
refuge au réseau sans fil de Freifunk. À ce stade, nous tenons à remercier tous
les donateurs qui ont pris en charge le coût de l'installation via notre site
BetterPlace
en seulement deux jours.
Nous avons installé quelques NanoStations (NDT : petites antennes sans fil)
sur le toit d'un bâtiment proche du refuge, qui permettent de relayer la
connectivité d'un nœud Freifunk existant. La société propriétaire de
l'immeuble nous a accordé rapidement et efficacement la permission.
Un test rapide depuis le refuge nous a confirmé le bon fonctionnement de la
connexion. Nous n'avons cependant pas eu l'autorisation d'installer des
équipements à l'intérieur du refuge pour couvrir l'intégralité du lieu.
Immédiatement après l'installation, nous avons pris contact avec les réfugiés,
et les avons informés de la possibilité de communiquer avec leurs proches : ils
ont immédiatement exprimé leur gratitude. Dans le courant de la journée, les
NanoStations ont enregistré plus de 500 sessions avec un pic à 30 appareils
connectés simultanément.
Nous espérons pouvoir connecter au plus vite d'autres centres de réfugiés, qu'il
s'agisse de refuges d'urgence ou bien de centres d'hébergements collectifs. Pour
cela, nous avons besoin de davantage de dons pour acheter le matériel
nécessaire.
Un projet de plateforme en ligne pour aider au fuitage anonyme de documents
(leaks) et dédiée au « Grand Ouest » a été annoncé le 18 juin lors de Pas
sage en Seine à Paris
(télécharger
le support de présentation, voir
la conférence) par Romain Ledroit et William de
Coninck. Elle est nommée
« GoLeaks ».
Du fait de la surveillance des réseaux, les communications des journalistes avec
leurs sources contreviennent souvent à la Charte de
Munich, en particulier sur le
devoir de protection des sources, consacré par cette charte de déontologie des
journalistes. La protection des sources est pourtant indispensable à une
information non soumise aux pressions politiques et économiques, et donc aux
libertés de penser, d'opinion et d'expression.
Parallèlement, des affaires locales interrogent les citoyens sur la transparence
de l'information sur certains sujets d'intérêt public, par exemple sur des
dossiers aussi variés et ramifiés que Notre-Dame-des-Landes ou l'évolution du
réseau de transports en commun.
Outre les enjeux locaux, l'attente de transparence et la remise en question de
la communication officielle sont croissantes d'une façon générale.
Cette initiative vise donc à enrichir le débat public par une meilleure
circulation de l'information en mettant en relation lanceurs d'alertes anonymes
et journalistes. Elle sera basée sur le logiciel libre
Globaleaks, conçu précisément pour cela et déjà
employé par PubLeaks aux Pays-Bas et Source
sûre en France. Il avait été présenté par Amaelle
Guiton lors d'une
conférence
avec FAImaison et la Maison de l'Europe à
Nantes le 10 juin 2014.
À cet outil seront associées des formations en sécurité des communications
électroniques auprès des journalistes locaux.
FAImaison n'est pas directement impliquée mais relaie l'annonce de cette
initiative. Si celle-ci parvient à son terme et que la sécurité de
l'infrastructure mise en place est faite rigoureusement, elle donnera une toute
autre dimension à la liberté de l'information localement et contribuera à la
sensibilisation sur la sécurité des communications en ligne. Cette initiative
mérite donc d'être suivie de près et une attention particulière devra être
portée à la sécurisation de l'outil afin de garantir une protection efficace.
Les journalistes intéressés et les personnes compétentes en sécurité
informatique souhaitant aider peuvent contacter les initiateurs du projet à
l'adresse hello (at) goleaks (point) org (empreinte PGP : 2D37 00A5 1FD5 1059
81C4 5DDC 5C53 B26F 9DE9 2FB0).
L'association FAImaison expérimente à grande échelle (Nantes et environs) la
création d'un réseau sans fil à longue portée à des fins de partage et
fourniture d'accès à internet.
Pour cela, nous recherchons des volontaires, tant pour partager une partie de
leur connexion que pour participer au réseau (accès à internet, partage
local…).
Vous pouvez désormais manifester votre amour des réseaux en devenir en
renseignant votre logis ou tout autre bâtiment amical et volontaire de votre
connaissance sur https://wifi.faimaison.net/.
Ce formulaire en ligne vous permet de préciser de quelle manière vous souhaitez
participer au réseau, ainsi que votre emplacement et différentes
caractéristiques utiles pour placer des antennes wifi chez vous.
L'outil : Wifi-with-me
Ce formulaire fonctionne avec le logiciel libre Wifi-with-me, développé par
des membres de FAImaison et
d'Illyse.
Les graphismes sont d'Anna Nguyen.
Le code source, en python, est accessible sur
GitHub.
Stockage des données personnelles
Les données sont stockées sur une machine virtuelle de l'association hébergée à
Paris (TH2) par GIXE.
Les données que les utilisateurs acceptent de rendre publiques figurent sur une
carte consultable par tous.
Elles sont aussi disponibles au
format GeoJSON sous licence libre ODC-BY
1.0 : c'est une modeste contribution
en données ouvertes (Open Data) de ce projet, n'hésitez donc pas à les
réutiliser pour des projets géniaux.
un atelier avec une classe de lycée pour sensibiliser les élèves à la
vérification de l'information sur internet et à l'importance de préserver vie
privée et anonymat ;
une conférence-débat réalisant un tour d'horizon des affaires européennes
en cours touchant aux droits et libertés des citoyens sur internet.
L'atelier avec les lycéens a duré deux heures et était une première
enthousiasmante pour FAImaison ! Un
déroulé
a été conçu pour l'occasion. Un bénévole du Hacklab au
Mans a gentiment aidé pour cet atelier.
La conférence-débat
(télécharger ou
visualiser en ligne la
présentation) a été l'occasion de se remettre à jour sur les dossiers européens
ayant un impact d'une part sur l'accès à la culture et à l'information (risques
de censure) et d'autre part sur le respect de la vie privée (risques de
surveillance). Ces révisions pouvant servir à d'autres, en voici un (long)
aperçu !
Les procédures législatives de l'Union européenne
Un texte législatif ne peut être proposé qu'à l'initiative de la
Commission, à
l'image du gouvernement proposant des projets de loi à l'Assemblée nationale. Le
Parlement européen se
saisit ensuite du texte et le modifie par des amendements, d'abord en
commissions
thématiques
puis en session plénière. Le texte est ensuite examiné par le Conseil des
ministres
de l'Union européenne, éventuellement modifié, puis retourne au Parlement, et
ainsi de suite.
À l'issue de ce processus qui peut durer plusieurs années, deux types de textes
peuvent être adoptés :
les
directives,
qui fixent un cadre que les États membres doivent transposer dans leur loi
locale, progressivement et avec certains degrés de liberté ;
les
règlements,
qui sont appliqués tel quels à l'ensemble des États membres dès l'instant où
ils sont validés.
Des accords internationaux (comme
TTIP
et
ACTA)
sont négociés par la Commission, accords que le Parlement ne peut que valider ou
rejeter intégralement, sans possibilité de les amender.
Ces accords internationaux sont prépondérants sur les textes législatifs
européens.
Accès à l'information et à la culture... Ou censure ?
Réforme du droit d'auteur
Le droit d'auteur et la propriété intellectuelle ont servi de prétexte, ces
dernières années, à criminaliser le partage culturel entre citoyens ainsi qu'à
surveiller et censurer internet, à l'image de
Hadopi en France et du
blocage de The
Pirate Bay dans de nombreux
pays.
Le rôle des intermédiaires de l'industrie culturelle et les modèles économique
et de distribution associés sont remis en question par la massification des
échanges et de la création permises par internet. La frontière entre
« consommateur » et « créateur » devient de plus en plus floue.
Les enjeux d'une réforme du droit d'auteur incluent donc les points suivants :
le partage non marchand de contenus sera-t-il reconnu et légalisé plutôt que
criminalisé ?
le pouvoir sera-t-il accordé aux auteurs plutôt qu'aux intermédiares de
l'industrie culturelle, par exemple en facilitant la réutilisation de contenu,
le remix, la parodie, et la diffusion transfrontalière de leur création ?
allons-nous entamer de réelles réflexions sur une évolution du modèle
économique ?
assisterons-nous au contraire à un entêtement dans une démarche répressive
coûteuse
et ne profitant ni aux créateurs ni aux utilisateurs mais sapant les droits
fondamentaux (par la surveillance des téléchargements et la censure de
sites) ?
Aucun texte n'a encore été proposé par la Commission, mais le Parlement lui a
proposé un rapport d'intention
à l'initiative de la députée pirate allemande Julia
Reda. Il a
été jugé très positif par les défenseurs des libertés sur internet, notamment
par La Quadrature du
Net.
Il n'est pas contraignant pour la Commission mais vise à influencer le texte
qu'elle devrait proposer pour l'automne 2015.
Marché unique des télécommunications et neutralité du réseau
Fin 2013, la Commission a proposé un projet de règlement sur le « marché unique
des télécommunications », dont un volet concerne la neutralité du réseau.
Le Parlement s'est saisi du texte début 2014 et FAImaison a
participé à la campagne
Save the Internet pour promouvoir une définition
claire et une protection stricte de la neutralité du réseau.
Le Parlement a effectivement adopté des amendements très
positifs en session
plénière.
Le texte est actuellement au Conseil des ministres, dont les tractations sont opaques pour les citoyens tout en
restant accessibles pour certains grands intérêts privés. Il est donc probable
que le texte soit
dégradé
car de nombreux opérateurs commerciaux souhaiteraient pouvoir violer librement
la neutralité du réseau afin d'en tirer profit.
Parallèlement, plusieurs
pays
ont entrepris une démarche visant à garantir la neutralité du réseau. Les
Pays-Bas l'ont par exemple actée en 2011, et le débat à ce sujet aux États-Unis
semble prendre un tournant
positif.
Rappelons que la neutralité du réseau conditionne le plein
accès
aux droits à l'information, à la libre expression et à la libre pensée. Violer
la neutralité est une violation de ces droits.
Vie privée... Ou surveillance indiscriminée ?
Réforme sur la protection des données personnelles
La Commission a proposé début 2012 un projet de
règlement
concernant la protection des données personnelles stockées par les fournisseurs
de service en ligne.
Parmi les conséquences qu'auront ce futur règlement, figurent :
les restrictions qui seront imposées à ces fournisseurs de service s'ils
souhaitent donner ou vendre nos données personnelles à des tiers ;
un droit d'accès, de modification et de suppression des données stockées nous
concernant ;
la possibilité, ou non, pour des autorités étrangères, d'accéder à des données
personnelles stockées par un fournisseur de service.
L'année dernière, le Parlement a adopté une mouture du texte plutôt
positive
pour la protection des citoyens. Le Conseil des ministres l'a semble-t-il
dégradé, et des négociations sont en cours entre des représentants du Parlement,
du Conseil des ministres et de la Commission pour atteindre une version que le
Parlement pourra accepter ou rejeter dans son intégralité.
Le site de campagne Contrôle tes
données donne davantage d'informations
sur le texte et ses conséquences potentielles.
Invalidation d'une directive sur la surveillance par la Cour de justice de l'Union européenne
L'année dernière, la Cour de justice de l'Union
européenne
(CJUE) a
invalidé
une
directive
de 2006 qui imposait aux opérateurs de communications (FAI, hébergeurs, ...) de
conserver des données de connexion à caractère personnel, faisant d'eux des
acteurs de surveillance indiscriminée. La CJUE a jugé ces dispositions nettement
trop intrusives et disproportionnées.
Malheureusement, l'invalidation de la directive européenne par la CJUE
n'implique pas une invalidation des lois nationales associées. Ces mesures
restent donc actives en France et dans d'autres pays européens.
En Slovaquie, la Cour constitutionnelle a récemment invalidé
définitivement
une loi imposant la conservation de données de connexion. D'autres décisions
semblables sont
constatées
dans d'autres États membres. En France, La Quadrature du Net, French Data
Network et la Fédération FDN ont déposé dans le même esprit un
recours
contre la récente loi de programmation militaire.
Données des dossiers de passagers
Un projet de directive concerne la façon dont sont traitées les données de
dossiers
passagers
lors de voyages aériens. Il a été
proposé
par la Commission en 2011. Les motifs pour la conservation de ces données sont
la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité.
Ce sujet ne concerne pas directement internet mais pose d'importants risques
pour la vie privée et le droit de se déplacer librement. En particulier, les
données concernant nos voyages pourraient se voir transférables sans
autorisation judiciaire d'un pays à un autre, ou encore être accessibles par les
autorités sans requête judiciaire.
Le texte suit depuis sa publication par la Commission un parcours
chaotique
au Parlement. En 2013, la commission parlementaire LIBE (Libertés civiles,
justice et affaires intérieures) a
suggéré
son rejet complet. Alors que le Parlement aurait probablement suivi cet avis,
les présidents des groupes politiques du Parlement ont
interrompu
le processus pour demander un ré-examen du texte par les commissions du
Parlement.
Le texte est donc à présent de retour
dans les commissions du Parlement avec l'ensenble de ses dispositions
attentatoires aux libertés.
Autour des révélations d'Edward Snowden sur la surveillance de masse
Les
révélations
d'Edward Snowden n'ont pas été ignorées par le Parlement. Des auditions ont par
exemple été organisées, comme
celle
de Ladar Levison (fondateur du service de courrier électronique
Lavabit qu'avait utilisé Edward
Snowden) aux côtés de Jacob
Appelbaum (chercheur en sécurité
parmi les principaux développeurs de Tor).
Edward Snowden lui-même a été
invité
à
témoigner
auprès du Parlement européen dans le cadre d'une
enquête
menée par ce dernier sur la surveillance de masse.
Les eurodéputés ne sont toutefois pas tous d'accord et ont fait preuve de
frilosité, notamment en
abandonnant
la perspective d'accorder l'asile politique à Edward Snowden en Europe.
Parallèlement, ils ne semblent pas tirer d'enseignements forts de cette affaire
pour affirmer les droits des citoyens dans des dossiers comme la protection des
données ou les données de dossiers de passagers.
Plus récemment, un scandale a éclaté concernant les services de renseignement
allemands, la Bundesnachrichtendienst (BND). Cette dernière a obéi à des
requêtes d'espionnage émises par la National Security Agency (NSA) américaine
visant des entreprises et responsables politiques
européens.
Ces activités, remettant en cause les souverainetés européenne et allemande,
montrent les dangers d'une croissance incontrôlée des activités de surveillance,
à l'image de ce que prévoit le projet de loi sur le
renseignement
en France. Paradoxalement, le parlement allemand mène en ce moment une enquête
sur les activités de la NSA en Allemagne, dont WikiLeaks vient de
publier les retranscriptions des
entretiens des dix derniers mois.
Enfin, EDRi a lancé des cafés vie
privée
à destination des membres du Parlement pour les sensibiliser et les aider à
sécuriser leurs communications.
Le cas du traité transatlantique de libre-échange
Le traité transatlantique de
libre-échange (abrégé TTIP ou TAFTA)
pose un problème spécifique. Négocié entre des fonctionnaires de la Commission
et les autorités américaines, son contenu n'est pas encore exactement défini et
le public est mal informé des négociations. Une crainte persistante est que son
champ d'application soit trop large et aille bien au-delà d'un simple traité de
libre-échange.
Il risque d'inclure notamment des dispositions sur :
le droit d'auteur et la propriété intellectuelle, dans l'esprit des
dangereuses dispositions du traité ACTA rejeté par le Parlement européen ;
Comme mentionné plus haut, ces deux sujets sont l'objet de projets législatifs
européens. La prépondérance de TTIP sur ces textes implique toutefois que ces
derniers seraient rendus caduques par TTIP, dont le processus est pourtant moins
démocratique. De plus, vu le contenu d'ACTA sur le droit d'auteur et la pression
d'entreprises américaines sur le Parlement concernant la protection des données,
il est probable que TTIP soit de nature à dégrader la protection des citoyens.
En outre, la mise en place de tribunaux d'arbitrage
internationaux
prévue permettrait à des entreprises étrangères d'attaquer des États votant des
lois protectrices pour les citoyens, à l'instar du
comportement
de Philip Morris contre les lois anti-tabac partout dans le monde.
Les défenseurs des droits sur internet sont donc dans une expectative méfiante.
EDRi a documenté le processus en
cours qui aboutira à une opinion non
contraignante du Parlement sur le sujet, et a donné sa
position.
Au Parlement européen, le groupe écologiste et les eurodéputés français issus du
Front national s'y opposent. Le groupe socialiste est divisé, et le groupe PPE
(conservateur) y est favorable.
Lors d'un débat entre eurodéputés organisé le 7 mai dernier par la Maison de
l'Europe à Nantes et
diffusé
en direct sur Euradionantes, l'élue socialiste
Isabelle
Thomas,
répondant à une question posée par un membre de FAImaison, a affirmé être
opposée au traité.