Actualités

Vie privée : déposons plainte contre l'État auprès de la Commission européenne

lundi 9 juillet 2018

FAImaison a envoyé une plainte formelle à la Commission européenne contre l'État français concernant la loi sur la rétention de données. Cette démarche est décrite en détail dans la lettre ouverte publiée récemment et sur le site qui lui est dédié.

C'est facile, rapide et important de faire de même grâce à notre modèle prérempli. Cela pourrait mener à la fin de tout un pan de violation massive de la vie privée en France : l'effort est minime et en vaut la chandelle !

La plainte enjoint la Commission de contraindre l'État à abroger les lois nationales qui obligent les fournisseurs d'accès à internet à collecter et conserver des informations sur tou·te·s leurs abonné·e·s : heure et date de connexion, identification de l'appareil utilisé (modem, téléphone) pour se connecter, etc. Ces lois nationales sont en effet très probablement illégales au regard de deux arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) en 2014 et 2016.

Cette plainte est une requête administrative et non une action judiciaire. L'inconvénient est que la Commission peut choisir de l'ignorer mais l'avantage est que ceci ne comporte aucun risque financier ou légal pour quiconque la soumet.

Plus il y a de personnes qui envoient cette plainte à l'identique, plus difficile elle sera à ignorer par la Commission.

Lettre ouverte : arrêtons la collecte massive de données personnelles dans l'Union européenne

jeudi 28 juin 2018

FAImaison et une soixantaine d'autres associations et collectifs demandent à la Commission européenne d'engager des procédures contre les États membres de l'Union européenne dont les lois nationales obligent les opérateurs à collecter et stocker massivement des données relatives au trafic internet des personnes. Le but est de faire annuler ces lois qui contreviennent à la jurisprudence européenne. Cette lettre a été initiée par les Éxégètes amateurs, une équipe conjointe à la Fédération FDN et à La Quadrature du Net spécialisée dans les contentieux juridiques.

La lettre est accompagnée par l'envoi d'une plainte formelle, nécessaire pour déclencher la procédure de la Commission. Vous pouvez aussi envoyer une plainte en votre nom : c'est rapide grâce au modèle prérempli, sans risque légal ni financier et important pour appuyer l'initiative.

Objet : application de la jurisprudence Tele2 Sverige/Watson au sein de l'Union européenne

Chère Madame, Cher Monsieur,

Nous sommes des associations et des collectifs, qui défendent les droits à la vie privée, à la protection des données et à la liberté d'expression, par le biais de plaidoyers, de recours contentieux, d'ateliers et d'autres activités éducatives.

Nous sommes des fournisseurs d'accès Internet associatifs, qui déploient des infrastructures de communication locales, gérées comme des biens communs.

Nous sommes des universitaires, étudiant et enseignant le droit, en accord avec les valeurs démocratiques et la hiérarchie des normes, sans laquelle il ne saurait y avoir d'État de droit.

Nous sommes des militants, partageant une préoccupation commune pour la défense des droits et libertés.

Par le passé, et à plusieurs reprises, nous avions déjà souligné les dangers présents dans notre législation nationale en matière de protection du droit à la vie privée et à la protection des données1.

Ensemble, nous souhaitons faire part à la Commission européenne de nos inquiétudes face au non-respect des décisions rendues par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) par certains États membres en matière de rétention de données.

La directive 2006/24, qui autorisait la collecte et la rétention de données personnelles, portait atteinte de façon significative à la vie privée et à la protection des données personnelles. Bien qu'elle excluait les contenus des communications électroniques ou téléphoniques, elle obligeait les États membres à rendre obligatoire la conservation des données par les opérateurs de télécommunications et autorisait les autorités nationales à utiliser ces données pour identifier une personne et reconstituer ses activités en ligne et modes de communication.

Il y a quatre ans, la CJUE invalidait la directive 2006/24/EC (CJUE, 8 avril 2014, Digital Rights Ireland) et, il y a un plus d'un an, la Cour réitérait les mêmes considérations, directement et sans ambiguïté, dans un autre arrêt (CJUE, 21 décembre 2016, Tele2 Sverige/Watson). Dans celui-ci, la Cour a déclaré :

« Une telle réglementation ne requiert aucune relation entre les données dont la conservation est prévue et une menace pour la sécurité publique. Notamment, elle n'est pas limitée à une conservation portant soit sur des données afférentes à une période temporelle et/ou une zone géographique et/ou sur un cercle de personnes susceptibles d'être mêlées d'une manière ou d'une autre à une infraction grave, soit sur des personnes qui pourraient, pour d'autres motifs, contribuer, par la conservation de leurs données, à la lutte contre la criminalité […] Une réglementation nationale telle que celle en cause au principal excède donc les limites du strict nécessaire et ne saurait être considérée comme étant justifiée, dans une société démocratique ».

Le droit de l'Union européenne prime sur les droits internes des États membres. Ainsi, l'arrêt rendu par la Cour, précédemment cité, doit s'appliquer à l'ensemble des droits internes des États membres de l'Union européenne. Nous avons pourtant relevé qu'au moins 17 États membres de l'UE2 comportent toujours des dispositions nationales imposant une rétention généralisée et indifférenciée des données, en violation directe de la jurisprudence de la CJUE, mais aussi du droit à la vie privée et familiale de chaque individu, du droit à la protection des données personnelles et de la liberté d'expression. Ces États sont les suivants : Allemagne, Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, Espagne, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Pologne, Portugal, République Tchèque, Slovénie, et Suède. Le droit interne de ces États n'est pas conforme à la jurisprudence de la Cour de justice en matière de rétention des données.

À ce jour, 62 organisations, universitaires et fournisseurs d'accès Internet associatifs, dans 19 États membres, partagent l'inquiétude exprimée dans cette lettre. Par conséquent, nous adressons des plaintes à la Commission européenne pour qu'une enquête soit diligentée contre 11 États membres dont la législation n'est pas conforme au droit de l'Union — Belgique, République Tchèque, France, Allemagne, Irlande, Italie, Pologne, Portugal, Espagne, Suède et Royaume-Uni — , afin de prendre position en faveur de la protection des droits fondamentaux, garantis par les articles 7, 8 et 11 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et tels qu'interprétés par la Grande chambre de la Cour de justice de l'Union européenne. Nous invitons donc la Commission à diligenter une procédure en manquement d'État à l'encontre des États membres manquant à leurs obligations, sur le fondement des arrêts de la Cour de justice, afin d'abroger l'ensemble des législations nationales en vigueur qui ne seraient pas conformes au droit de l'Union européenne.

Merci par avance d'agir et de faire respecter les droits des citoyens et résidents de l'Union européenne.

Sincères salutations,

Les signataires : Access Now, Aktion Freiheit statt Angst e.V., Association lyonnaise pour le développement de l'informatique libre (ALDIL), Aquilenet, Arbeitskreis Vorratsdatenspeicherung, Article 19, Asociaţia pentru Tehnologie şi Internet (APTI), Association for Progressive Communications (APC), Bits of Freedom, BlueLink Information Network, Chaos Computer Club Lëtzebuerg, Coalizione Italiana per le Libertà e i Diritti civili (CILD), Commons Network, Datenschutzraum e.V., Föreningen för Digitala Fri- och Rättigheter (DFRI), Defesa dos Direitos Digitais (D3), Digitalcourage e.V., Digitale Gesellschaft, Digital Rights Ireland, EDRi, Elektronisk Forpost Norge (EFN), Epicenter.works, FAImaison, French Data Network, Fédération FDN, Franciliens.net, Freifunk.net, Frënn vun der Ënn, Fundacja Panoptykon, Hermes Center for Transparency and Digital Human Rights, Igwan.net, Illyse, ILOTH, Initiative für Netzfreiheit, Internet Society France, IT-Politisk Forening, Iuridicum Remedium, La Quadrature du Net, Les Exégètes Amateurs, Liberty, MeshPoint, Mycelium, netCommons, NetHood.org, Network Bogotá, Neutrinet, Net Users' Rights Protection Association (NURPA), Open Rights Group, Open Technologies Alliance — GFOSS, Otvorena mreža, Pangea.org, Privacy International, Progetto Wireco Ciminna, Renewable Freedom Foundation, Rézine, Sarantaporo.gr, SCANI, Statewatch, Tetaneutral, Touraine Data Network, WirelessPT.net, Xnet.

Les droits fondamentaux entrent au règlement intérieur de FAImaison

lundi 18 juin 2018

L'association est heureuse d'annoncer des modifications de fond à son règlement intérieur. Approuvées le 10 mars dernier par l'assemblée générale, elles formalisent des règles relevant du principe d'émancipation de tou·te·s vis-à-vis des technologies numériques.

Vous pouvez télécharger le nouveau règlement et voir le détail des modifications apportées par rapport à la précédente version. Cet article donne un peu de contexte et un aperçu des changements les plus importants.

Contexte et historique de l'association

FAImaison fait campagne régulièrement pour défendre l'intérêt général dans le numérique : neutralité du réseau, lutte contre l'arbitraire policier, régulation des télécommunications, etc.

Toutefois, bien que promouvant des lois pour un internet émancipateur, le respect de la vie privée et de la neutralité du réseau au sein de l'association relevait bien plus de bonnes habitudes que de règles communes établies formellement.

Parallèlement, beaucoup de nouveaux·elles ont rejoint FAImaison pour le respect de l'individu·e que ses services entendent garantir. Cette massification alourdit les conséquences potentielles de failles, par exemple en cas de fuite de données personnelles.

Il fallait donc formaliser et clarifier comment l'association respecte les droits qu'elle entend défendre.

Enfin, l'émancipation individuelle ne se limite pas à des critères techniques. Il s'agit plus généralement de favoriser le bien-être et la participation de tou·te·s, et des éléments de formalisme peuvent aider en ce sens.

Neutralité du réseau

Deux nouveaux articles cherchent à garantir le respect de la neutralité du réseau aux abonné·e·s.

L'article 11 formalise l'obligation de l'association à respecter la neutralité du réseau dans son service d'accès à internet. L'article 12 guide les comportements à adopter si l'association fait face à un risque extérieur pouvant la contraindre à violer la neutralité du réseau.

Respect de la vie privée

Quatre nouveaux articles concernent le respect de la vie privée des adhérent·e·s et non-adhérent·e·s.

L'article 6 limite la collecte de données personnelles à ce qui est strictement nécessaire ou explicitement consenti par l'adhérent·e et l'article 7 guide les processus internes lui permettant d'exercer ses droits sur les données le·la concernant.

L'article 8 entend protéger les personnes contre les accès illégitimes à leurs données personnelles, par exemple un·e membre du bureau qui consulterait les données d'adhérent·e·s à des fins personnelles. L'article 9 formalise la nécessité de sécuriser les données personnelles de façon appropriée.

Les articles 3 et 5 ont été modifiés pour réduire les données collectées lors de l'adhésion à l'association.

Écriture inclusive

L'inclusivité est un sujet vaste : comment faciliter une participation la plus diverse possible lorsqu'on défend l'intérêt général ? La légitimité de l'association dans le débat public et sa capacité à densifier le tissu social local en dépendent, notamment.

FAImaison échappe peu au stéréotype des structures focalisées sur l'informatique, avec un taux d'hommes blancs et informaticiens sans aucun doute bien au-dessus de la moyenne.

L'association tente diverses approches pour favoriser l'inclusion. Appliquer les règles d'écriture inclusive au règlement intérieur est un petit pas pour dépasser les discriminations structurelles basées sur le sexe ou le genre des personnes.

Prochaines étapes

Il s'agit désormais d'appliquer correctement le nouveau règlement intérieur. En particulier, le maniement des données personnelles nécessite d'installer durablement des pratiques responsables et fiables, d'autant plus suite à l'entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données. L'expérience montrera peut-être aussi d'autres nécessités de retouche au règlement.

C'est désormais au collectif d'incarner ce qu'il souhaite être… Même si cet article a été écrit par un homme blanc informaticien !

Vie privée : faites respecter vos droits avec le Règlement général sur la protection des données

mercredi 13 juin 2018

Citoyen·ne·s et professionnel·le·s du numérique, le nouveau Règlement général sur la protection des données (RGPD) a force de loi dans toute l'Union européenne depuis le 25 mai, et il peut être un nouvel ami pour votre vie privée.

Pour connaitre et défendre vos droits avec ce nouveau texte, European Digital Rights (EDRi) a mis en place un site que FAImaison vous conseille chaudement. Simple, informatif et objectif, il est une excellente première étape pour comprendre comment le RGPD aide à faire face à des entreprises et institutions parfois gloutonnes en données personnelles sans raison légitime.

C'est par ici : https://gdprexplained.eu/fr/.

N'oubliez pas que les données personnelles ne se limitent pas aux données nominatives mais englobent toutes les données permettant directement ou indirectement de vous identifier telles qu'une adresse IP, un enregistrement vocal, etc.

De son côté, La Quadrature du Net se base sur le RGPD pour coordonner un recours collectif contre Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Des actions collectives sont aussi envisageables localement, n'hésitez pas à vous rapprocher de FAImaison si cela vous intéresse.

Si vous avez des questions, doutes, avis de tous bords, idées pratiques concernant le RGPD, FAImaison et la Fédération FDN sont heureuses de les collecter dans ce pad en accès libre. Le but est d'encourager l'échange sur le sujet, puis de faire une synthèse des contributions et apporter des réponses si besoin.

Le Parlement européen pourrait ériger le plus grand filtre de contenu en ligne à ce jour : agissons !

mardi 27 février 2018

Les décideurs politiques européens travaillent sur le plus important filtre de contenu sur internet encore jamais mis en place, ce qui se traduira potentiellement par l'une des plus massives atteintes à la liberté d'expression en Europe.

Si cela peut paraître un brin dramatique, ce n'est pas exagéré. Les hébergeurs de contenu comme Soundcloud, eBay, Facebook, Flickr et même les hébergeurs engagés pour vos droits (comme les CHATONS) pourraient être forcés de filtrer le contenu que vous y envoyez. Un algorithme décidera à votre place lesquelles de vos communications pourront être vues par le reste du monde.

Pourquoi n’ai-je pas entendu parler de cela avant ?

Ce filtre est proposé dans l'article 13 du texte sur la réforme européenne du droit d'auteur. Il est toutefois très facile de penser à d'autres utilisations de ce filtrage en dehors du contexte du droit d'auteur. Nous mettons notre main à couper que les décideurs attendent déjà avec joie ce filtre pour l'utiliser dans d'autres batailles, qu'il s'agisse des fausses informations (« fake news »), de terrorisme ou d'opinions politiques indésirables.

Principaux problèmes

Si la nature même de ces algorithmes est déjà une raison évidente de s'y opposer puisqu'il s'agira de machines à censurer en masse, voici des raisons supplémentaires :

  1. c'est une attaque évidente de votre liberté d’expression : ce que vous partagez ne relève plus de vous ;
  2. ces filtres automatisés ont tendance à faire de nombreuses erreurs et ce sera à vous de prouver que c'est le cas : face à des multinationales, ce sera quasi-impossible ;
  3. ce projet incitera les hébergeurs à éviter le risque en préférant sur-censurer « au cas où », au prix de votre liberté.

Que pouvons-nous faire ?

Les semaines à venir sont cruciales au Parlement européen. Contactez les eurodéputé·e·s de la commission « affaires juridiques » du Parlement (connue sous l'acronyme JURI), sur les réseaux sociaux, par courrier électronique ou par téléphone (vous pouvez appeler gratuitement). Vous en trouverez une liste ici et ici. Pour une liste par pays avec leur contact sur Twitter, c'est par ici.

Les 26 et 27 mars, elles et ils voteront sur ce texte. C'est le moment de leur faire savoir que vous êtes contre le filtrage de vos envois sur internet établi par l'article 13.

Mieux comprendre le contexte

  • le blog de l'eurodéputée Julia Reda, très engagée sur ce sujet ;
  • les explications de l'ONG de défense des droits EDRi (en anglais) ;
  • les dernier détails en date des négociations autour de ce problème (en anglais).

Quitter hotmail…

dimanche 25 février 2018

Si vous possédez une adresse de courrier électronique @hotmail.fr, @hotmail.com, @outlook.com, etc. sachez que certains internautes ne peuvent pas vous envoyer de mails. Pourquoi ? Parce que Microsoft, l'entreprise qui gère votre boite mail, refuse les mails provenant de « petits » réseaux par peur du spam.

Pour nous qui nous battons pour un internet décentralisé, pluriel, sur lequel les petits acteurs ont leur place, cela nous met hors de nous. C'est pourquoi nous vous invitons à quitter Microsoft !

Que se passe-t-il ?

De nombreuses structures gèrent des serveurs de mail. Grâce à ces serveurs ils offrent une boite mail à leurs utilisateurs et s'occupent d'envoyer et recevoir leurs mails. Ces structures sont de taille et de nature très variées. Par exemple, Google gère les boites mails de plus d'un milliard d'utilisateurs, le Conseil régional des Pays de la Loire quelques milliers, etc.

Il est aussi possible de monter de tout petits serveurs mails qui ne gèrent qu'une ou quelques boites. En effet, le protocole de mail est conçu de sorte que tous les internautes qui le souhaitent puissent héberger un serveur mail. Ça demande un peu de travail mais ce n'est pas si compliqué. C'est d'ailleurs ce choix de l'auto-hébergement qu'ont fait quelques membres de FAImaison et ils gèrent ainsi eux-mêmes leur propre boite mail.

Vous l'aurez compris, le paysage des hébergeurs de mails est très divers. Certains publicitaires profitent du réseau Internet pour envoyer des mails non sollicités à des millions de personnes : c'est le spam. Il existe quelques indices qui permettent de différencier un mail « honnête » d'un spam. Par exemple vérifier l'identité du serveur émetteur, vérifier que le serveur mail n'essaie pas de se faire passer pour un autre, etc. C'est grâce à ces règles que vos mails sont triés entre votre boite de réception et votre dossier spam. Il y a même quelques mails qui seront retournés à l'expéditeur car votre fournisseur considère que ce sont des spams de manière suffisamment certaine.

Depuis quelques mois, Microsoft, a durci ses règles de tri de sorte que les mails provenant de petits réseaux comme celui de FAImaison ont de grandes chances d'être considérés comme du spam. Ce tri est donc assez autoritaire puisqu'il exclut d’emblée la minorité des petits hébergeurs de mail. De plus, il manque de transparence, Microsoft ne donnant pas accès au contenu de ces « listes noires ».

Ce qui nous chiffonne tout particulièrement

Internet a été conçu pour être un réseau décentralisé. C'est une de ses forces et une des raisons de la diversité de ses contenus. Les « règles de circulation » sur Internet sont donc pensées pour permettre cette diversité d'acteurs. Malheureusement, aujourd'hui quelques grosses multinationales (les GAFAM notamment) gèrent une partie significative des services en ligne, il y a donc un risque pour que ces grosses entreprises tentent d'imposer leurs propres règles au détriment des petits. Le cas de Microsoft qui refuse les mails provenant de petits réseaux en est une illustration parfaite : en durcissant ses règles de tri du spam depuis une position de pouvoir (nombreuses boites mail gérées), Microsoft tente de faire passer en force des règles qui ne font pas consensus.

Que peut-on y faire ?

C'est Microsoft qui dysfonctionne, en ne respectant pas les principes de fonctionnement de l'Internet. Notre proposition est donc de que vous déménagiez votre boite mail chez un autre hébergeur.

C'est en plus une entreprise que nous ne portons pas dans notre cœur car elle développe des logiciels propriétaires peu respectueux de la vie privée, pratique allègrement la vente liée, impose Windows dans les écoles

Pour vous aider à changer de fournisseur de mail, en voici quelques-uns que nous estimons davantage respectueux de la vie privée :

  • Gozmail.bzh (site) : association basée à Rennes, membre du collectif des CHATONS1, 9 € par an pour 2 Go ou prix libre pour un compte plus petit
  • Le Retzien Libre (site) : association du pays de Retz, adhésion pour 4 € par an
  • Mailbox (site, wikipedia (en allemand)) : entreprise basée en Allemagne, compte mail 2 Go et espace de stockage pour 1 € par mois (en anglais)
  • Net-c (site, wikipedia) : entreprise basée dans le Val de Marne, gratuit ou 12 € par an pour 20 Go sans publicité
  • ProtonMail (site, wikipedia) : entreprise basée en Suisse mettant l'accent sur la sécurité et le chiffrement, gratuit pour une version limitée (500 Mo), 48 € par an pour 5 Go
  • Tutanota (site, wikipedia) : entreprise basée en Allemagne mettant l'accent sur le chiffrement et la vie privée, gratuit pour 1 Go, 24 € par an pour 10 Go
  • Zaclys (site, framablog) : association proposant à ses adhérents plusieurs services dont une boite mail

Vous l'aurez remarqué, la plupart des offres de ces fournisseurs sont payantes. C'est que le respect de la vie privée a un coût : Microsoft, Google et consorts gagnent de l'argent (beaucoup d'ailleurs) en vendant des espaces publicitaires autour de votre boite aux lettres, voire en utilisant vos données personnelles pour faire de la publicité ciblée. Comme on dit : « si c'est gratuit, c'est toi le produit ». Lunar le dit très bien dans sa conférence gesticulée (à 1 h 52 min) : si l'on veut des services respectueux de la vie privée, il faut réapprendre à payer…


  1. CHATONS : Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires https://chatons.org

Appel à solidarité : partagez votre connexion avec les mineurs exilés

jeudi 28 décembre 2017

Si vous suivez l'actualité nantaise, vous avez peut-être noté que le Château du Tertre n'est plus vide ! Il est depuis fin novembre le logement d'un collectif, composé entre autres de mineurs exilés et d'étudiant·e·s, qui le squattent comme lieu de vie et d'activités.

Si le toit et les murs améliorent les conditions d'existence, les besoins importants ne sont que partiellement couverts : la nourriture s'organise. Il y a, grâce à la débrouille et la solidarité, des meubles, de l'électricité, plus ou moins du chauffage, pas (encore) d'eau courante, et… pas d'accès internet.

Chez FAImaison nous tentons d'aider sur ce dernier point, parce que faciliter l'accès au réseau à tou·te·s nous semble fondamental.

Et sur ce coup-là, on a besoin de vous, Nantais·e·s…

L'idée est d'établir un pont wifi entre :

  1. d'un côté le Château du Tertre ;
  2. de l'autre un logement disposant d'une connexion internet (si possible avec un débit correct).

C'est ce deuxième point qui nous manque actuellement. Et c'est là que vous pouvez aider.


![Photo panoramique vue depuis le chateau, et mini-carte de situation](/files/images/appel-solidarite-partagez-connexion-mineurs-exiles-squat-tertre/pano-tertre-miniature.jpg)
Photo des bâtiments que l'on voit depuis le château, (cliquez pour naviguer/zoomer la photo et la carte)

Si vous voyez votre logement sur la photo (même si la distance est importante), vous avez gagné, vous pouvez contacter FAImaison et ainsi rendre un sérieux coup de main !

Sur l'aspect mise en œuvre, on sait faire et on dispose du matériel.

Mini foire aux questions : si je partage ma connexion…

Ça me coûte combien ?

Zéro. Le matériel nécessaire est fourni par l'association.

Il me faut beaucoup de débit ?

Toute connexion au dessus de 6 Mbit/s devrait permettre d'envisager un partage.

Il faut mettre une antenne chez moi, c'est compliqué ? Volumineux ? Dangereux ?

Les antennes que nous utilisons mesurent entre 20 et 30 centimètres, sont discrètes et légères. Elles doivent être fixées à l'extérieur : mât TV, balcon, ventouse sur une fenêtre… Les options ne manquent pas, Il n'est généralement nécessaire de percer aucun trou.

Les puissances d'émission utilisées sont les mêmes que pour le wifi domestique ; plus d'infos.

Me restera-t-il du débit ?

De manière surprenante, le fait de partager une connexion se ressent très peu en terme de confort. Des connexions sont ainsi mutualisées au sein de FAImaison par une dizaine de foyers sans problème. Si toutefois le débit restant s'avérait insuffisant, il reste possible de limiter techniquement le débit partagé.

Ça me met en danger, et si des choses illégales sont faites avec ma connexion ?

Tout le trafic internet du château est acheminé sur internet au travers d'un tunnel VPN et n’apparaîtra pas comme sortant par votre connexion. En termes techniques, le château aura sa propre adresse IP, distincte de la vôtre.

Voir aussi

Collectif d'occupation

Quelques articles connexes sur ce site

ADSL et VDSL2 à 40 € par mois tout rond

mercredi 27 décembre 2017

Les adhérent·e·s de FAImaison peuvent désormais profiter de l'ADSL à 40 € par mois sans payer d'abonnement téléphonique en sus. Jusqu'ici et depuis 2012, les abonné·e·s devaient souscrire une ligne téléphonique en parallèle, portant le coût total à environ 48 € par mois.

Par la même occasion, FAImaison ouvre le VDSL2 au même tarif. Cette technologie, disponible seulement pour les personnes habitant assez proche de leur central téléphonique, permet d'approcher les 100 Mbit/s en débit descendant. Elle est identique à l'ADSL à ceci près qu'il faut utiliser un modem adapté.

Les détails et modalités à jour sont ici.

En bons militants d'un internet universel et émancipateur, la neutralité du réseau y est toujours pleinement respectée, l'adresse IPv4 attribuée est fixe et un bloc IPv6 est fourni.

Merci à French Data Network et Ielo-Liazo

Internet sur ligne cuivre sans abonnement téléphonique analogique correspond à ce qui est communément appelé le dégroupage total, même s'il s'agit ici d'une approximation technique.

FAImaison se contentant de revendre en son nom des lignes fournies par French Data Network (FDN), ces nouvelles offres sont la conséquence de l'évolution de l'offre de FDN.

À son tour, FDN a pu ouvrir ces offres grâce à la signature d'un contrat de collecte avec l'opérateur Ielo-Liazo. D'autres opérateurs liés à la Fédération FDN (FFDN) ont un contrat similaire avec Ielo-Liazo, comme Grenode via qui le FAI lyonno-stéphanois Illyse fournit à FAImaison un lien VDSL2 pour Nantes-Bottière.

C'est donc une occasion de remercier FDN pour son offre de marque blanche, cruciale depuis des années pour le développement des FAI locaux, et Ielo-Liazo pour son attention portée aux petits opérateurs engagés de la FFDN, permettant un bond en avant appréciable.

40 €, c'est encore cher

Sur ces 40 € payés par l'abonné·e, FAImaison verse 39,20 € à FDN, et FDN en verse à son tour une majeure partie à Ielo-Liazo, qui lui-même en verse une part importante à Orange pour utiliser leurs équipements dans les centraux téléphoniques. Ni FAImaison, ni FDN, ni Ielo-Liazo n'ont donc de réel contrôle sur ce tarif pourtant loin d'être négligeable.

Au bout du flux monétaire, il y a donc Orange qui profite largement de son monopole sur les centraux téléphoniques, hérité sans mérite de l'ère du monopole d'État, pour être un point de passage inévitable pour toute entité opérant sur le réseau cuivré.

Seules les règlementations européenne et française empêchent les opérateurs en situation de monopole d'augmenter encore leurs tarifs, règlementations dont l'ARCEP assure le respect en France sous l'égide de l'ORECE, sa contrepartie communautaire.

FAImaison, la FFDN et La Quadrature du Net essaient de faire évoluer ces règlementations cruciales pour contrebalancer une captivité déjà massive des citoyens par des opérateurs n'ayant que faire des libertés fondamentales.

Et la fibre optique ?

Le marché de la fibre optique ne bénéficie pas d'autant de régulation anti-monopole que celui du cuivre. C'est un enjeu central du futur Code des communications électroniques européen (CCEE), mais il est peu probable qu'il prenne des dispositions assez solides pour que de petits opérateurs puissent accéder au marché de la fibre de façon systématique.

Toutefois, FAImaison et toute la FFDN se battront pour venir fournir aux citoyens un internet non discriminatoire et géré en toute transparence en « très haut débit ».

Retour sur la conférence gesticulée « Informatique ou libertés ? »

jeudi 12 octobre 2017

La conférence gesticulée de Lunar « Informatique ou libertés ? » s'est déroulée le vendredi 29 septembre 2017 à la salle Bretagne. Nous sommes heureux des 115 participant·e·s à cette soirée qui s'est agréablement déroulée, agrémentée des collations qu'avaient pu apporter les participant·e·s.

Cette conférence, joliment racontée et mêlant les voyages en auto-stop avec l'utilisation de nos téléphones portables, nous a permis de prendre conscience de l'immixtion des technologies informatiques dans notre vie quotidienne, et l'impact sur notre vie, notre intimité et les conséquences pratiques d'avoir en permanence dans notre poche un ordinateur plus puissant que celui d'Apollo XI pour aller sur la Lune.

Vous pouvez voir ou revoir la conférence filmée.

À l'issue de la conférence, les associations locales FAImaison, Duchesse et le collectif Café Vie Privée Nantes ont présenté leurs activités et les dates de leurs prochaines interventions.

Les 429,30€ de dons ont permis de couvrir l'ensemble des frais d'organisation de cette conférence (114€ de location de salle, 68€ de reprographie, indemnités pour le conférencier) et nous permettent d'envisager d'autres évènements similaires dans le futur. N'hésitez pas à nous faire part de vos impressions en nous écrivant à contact(at)faimaison.net

La conférence de Lunar est à nouveau jouée prochainement à Nantes le jeudi 19 octobre à l'Institut Mines-Télécom Atlantique dans le cadre des rencontres de l'informéthique, ainsi qu'à d'autres dates et lieux (voir le site de la conférence).

Suite à la conférence, nous avons organisé un Café vie privée le samedi 30 septembre auquel des personnes présentes la veille nous ont rejoints, et ont contribué à en assurer le succès avec les 35 participant·e·s.

Nous organisons un prochain café vie privée le samedi 21 octobre de 14h à 18h à la médiathèque Diderot à Rezé.

Merci de votre participation et votre soutien à cette conférence gesticulée !

FAImaison signe la lettre ouverte « Argent public ? Code public ! » de la Free Software Foundation Europe

samedi 7 octobre 2017

Les logiciels qui équipent nos ordinateurs, matériels réseaux et l'administration publique sont au cœur du respect des droits fondamentaux. La transparence de ces logiciels, autrement dit l'ouverture de leur code source, est nécessaire pour la préservation de ces droits, tout comme un fournisseur d'accès à internet doit être transparent dans sa gestion technique pour que ses utilisateurs puisse vérifier le respect de leurs droits.

Au même titre qu'une infrastructure réseau créée en commun doit respecter les individus du collectif, du code logiciel produit grâce à de l'argent public doit pleinement bénéficier aux citoyens. C'est pourquoi FAImaison soutient la campagne « Argent public ? Code public ! » de la Free Software Foundation Europe (FSFE), qui, via une lettre ouverte, incite les institutions de l'Union européenne et des États membres à légiférer pour que tout code produit grâce à l'argent public soit libre et ouvert.

La FSFE est la branche européenne de la Free Software Foundation (FSF), dont la mission est la défense des libertés des utilisateurs d'outils numériques, principalement via la promotion du logiciel libre.

La lettre ouverte signée par FAImaison est ci-dessous. N'hésitez pas à signer à titre individuel ; la vidéo explicative (en anglais) est en outre très éloquente.

Argent Public ? Code Public !

Les services numériques offerts et utilisés par nos administrations publiques sont les infrastructures critiques du 21è siècle des nations démocratiques. Afin d'établir des systèmes fiables, les institutions publiques doivent faire en sorte d'avoir le contrôle entier du logiciel et des systèmes informatiques au cœur de notre infrastructure numérique étatiques. Ce n'est pourtant pas le cas actuellement pour des raisons de licences logicielles restrictives qui :

  • Interdisent le partage et l'échange du code financé par le contribuable. Cela empêche la coopération entre les administrations publiques et ralentit tout développement ultérieur.
  • Soutiennent des monopoles et sont une entrave à la concurrence. En conséquence, de nombreuses administrations deviennent dépendantes d'une poignée d'entreprises.
  • Le Logiciel Libre et Open Source garantit que le code source reste accessible afin que les portes dérobées et les failles de sécurité puissent être réparées sans dépendre d'un unique prestataire de services.

Nous avons besoin de logiciels qui favorisent l'échange de bonnes idées et de solutions. C'est ainsi que nous pourrons améliorer les services informatiques pour tous en Europe. Nous avons besoin de logiciels qui aident les administrations publiques à reprendre le plein contrôle de leur infrastructure numérique et stratégique, leur permettant de devenir et rester indépendant d'une poignée d'entreprises. C'est pourquoi nous appelons nos élus à soutenir le Logiciel Libre et Open Source dans les administrations publiques car :

  • Le Logiciel Libre et Open Source est un bien public moderne qui permet à chacun d'utiliser, d'étudier, de partager et d'améliorer librement les applications que nous utilisons quotidiennement.
  • Les licences du Logiciel Libre et Open Source offrent des garanties pour ne pas subir le cloisonnement captif des entreprises spécifiques qui utilisent des licences restrictives pour entraver la concurrence.
  • Le Logiciel Libre et Open Source garantit que le code source reste accessible afin que les portes dérobées et les failles de sécurité puissent être réparées sans dépendre d'un unique prestataire de services.

Les institutions publiques sont financées par l'impôt. Elles doivent s'assurer de dépenser les fonds le plus efficacement possible. S'il s'agit d'argent public, le code devrait être également public.

C'est pourquoi nous, les soussignés, appelons nos représentants à :

« Mettre en œuvre une législation qui requiert que le logiciel financé par le contribuable pour le secteur public soit disponible publiquement sous une licence de Logiciel Libre et Open Source. »