ADSL et VDSL2 à 40 € par mois tout rond
Publié le mercredi 27 décembre 2017.
Les adhérent·e·s de FAImaison peuvent désormais profiter de l'ADSL à 40 € par mois sans payer d'abonnement téléphonique en sus. Jusqu'ici et depuis 2012, les abonné·e·s devaient souscrire une ligne téléphonique en parallèle, portant le coût total à environ 48 € par mois.
Par la même occasion, FAImaison ouvre le VDSL2 au même tarif. Cette technologie, disponible seulement pour les personnes habitant assez proche de leur central téléphonique, permet d'approcher les 100 Mbit/s en débit descendant. Elle est identique à l'ADSL à ceci près qu'il faut utiliser un modem adapté.
Les détails et modalités à jour sont ici.
En bons militants d'un internet universel et émancipateur, la neutralité du réseau y est toujours pleinement respectée, l'adresse IPv4 attribuée est fixe et un bloc IPv6 est fourni.
Merci à French Data Network et Ielo-Liazo
Internet sur ligne cuivre sans abonnement téléphonique analogique correspond à ce qui est communément appelé le dégroupage total, même s'il s'agit ici d'une approximation technique.
FAImaison se contentant de revendre en son nom des lignes fournies par French Data Network (FDN), ces nouvelles offres sont la conséquence de l'évolution de l'offre de FDN.
À son tour, FDN a pu ouvrir ces offres grâce à la signature d'un contrat de collecte avec l'opérateur Ielo-Liazo. D'autres opérateurs liés à la Fédération FDN (FFDN) ont un contrat similaire avec Ielo-Liazo, comme Grenode via qui le FAI lyonno-stéphanois Illyse fournit à FAImaison un lien VDSL2 pour Nantes-Bottière.
C'est donc une occasion de remercier FDN pour son offre de marque blanche, cruciale depuis des années pour le développement des FAI locaux, et Ielo-Liazo pour son attention portée aux petits opérateurs engagés de la FFDN, permettant un bond en avant appréciable.
40 €, c'est encore cher
Sur ces 40 € payés par l'abonné·e, FAImaison verse 39,20 € à FDN, et FDN en verse à son tour une majeure partie à Ielo-Liazo, qui lui-même en verse une part importante à Orange pour utiliser leurs équipements dans les centraux téléphoniques. Ni FAImaison, ni FDN, ni Ielo-Liazo n'ont donc de réel contrôle sur ce tarif pourtant loin d'être négligeable.
Au bout du flux monétaire, il y a donc Orange qui profite largement de son monopole sur les centraux téléphoniques, hérité sans mérite de l'ère du monopole d'État, pour être un point de passage inévitable pour toute entité opérant sur le réseau cuivré.
Seules les règlementations européenne et française empêchent les opérateurs en situation de monopole d'augmenter encore leurs tarifs, règlementations dont l'ARCEP assure le respect en France sous l'égide de l'ORECE, sa contrepartie communautaire.
FAImaison, la FFDN et La Quadrature du Net essaient de faire évoluer ces règlementations cruciales pour contrebalancer une captivité déjà massive des citoyens par des opérateurs n'ayant que faire des libertés fondamentales.
Et la fibre optique ?
Le marché de la fibre optique ne bénéficie pas d'autant de régulation anti-monopole que celui du cuivre. C'est un enjeu central du futur Code des communications électroniques européen (CCEE), mais il est peu probable qu'il prenne des dispositions assez solides pour que de petits opérateurs puissent accéder au marché de la fibre de façon systématique.
Toutefois, FAImaison et toute la FFDN se battront pour venir fournir aux citoyens un internet non discriminatoire et géré en toute transparence en « très haut débit ».